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Transphénoménologie de l'amour.

JOURNAL

J'eus presque une sainte frousse, une paralysie, une peur devant tant de femmes tapant sur les barreaux de leurs cellules.

- Clis! Ma femme m'avait jamais dit que j'étais aussi aimable, aussi beau, aussi désirable!

Des billets d'amour m'arrivaient de partout et je ne savais à qui envoyer de ma main des baisers d'amitiés!

- Qu'en sera-t-il quand je prendrai ma douche:lasciveté , concupiscence?

J'avais toujours aimé l'érotisme non la débauche,, l'immodestie, l'impudicité, l'impureté,tout cela m'avait été interdit dans mon jeune âge... OH! il m'était arrivé d'avoir été indécent mais seules ma mère et ma femme m'avaient vu nus! Je ne pouvais pas en ce moment me laisser aller au libertinage, à la licence même si le goût de la luxure, de la lubricité, pour dire tout clairement, s'empoignait de moi, non pas dans sens d'un acte d'amour mais plutôt dans celui d'une emparement du sexe!

Car, l'acte d'amour débordait la salicité, la polissonnerie, la paillardise...Il était une rencontre des âmes et des corps où , au delà de la lubricité, de la luxure, de l'obcénité, du sadisme, une rencontre où les êtres communiquent dans un échange universel où flottent le plaisir des sens, de la sensualité, de la volupté...

Mais on me refusa le droit d'en appeler à l'avocate dont je voulais la présence, me disant que pour le moment, il n'y avait pas de raison pour se précipiter.

Je n'avais presque plus le désir de partir trop vite. Toutes ces femmes alentour de moi venaient me rappeler un sentiment de jeunesse déjà vécu. Les amours de l'enfance, celles de l'adolescences, amours purs, sans contact, amour du regard, de la senteur des cheveux, de l'être complémentaire du sien ou de la complémentarité que l'on peut former dans l'esprit, sans lubricité du corps, avec l'émotion des monades ( j'en devais savoir le sens plus tard), enfin tout m'incitait à expérimenter cette nouvelle aven ture qui ne pouvait se terminer que de bonne façon.

Pourtant, il m'aurait été facile de passer devant un juge, la journée même...

Je fus déçu de ne rencontrer aucune femme au moment de la douche! Il y avait, en plus de la matrone,mot que j'appris de la bouche d'Osiz au moment où je le découvris tout à côté de moi.

Il était d'origine marocaine. Il parlait plusieurs langues. De taille plutôt délicate, il m'avait fait un clin d'oeil en ordonnant à la matronne:

- Leitet um. Du läßt meinen kleinen Bruder Ãrg!

- Parle comme du monde. Je ne comprends rien à ton charabia! avait rétorqué la matronne.

- Girare la vostra testa. Rischio giovane del fratello di ma da ottenere arrabbiato.

-En français, me dit-il, alors que la surveillante tournait la tête en vue de voir si quelqu'un aux environs ne pourraient pas l'aider à comprendre,il me dit:" Je lui ai dit: tu risques de me faire bander!"

Ce fut un homme qui la remplaça. En quelques minutes, je fus changé d'étage et mis dans la même cellule cellule d'd'un dénommé Oziz. J'allais en apprendre de toutes les couleurs!

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