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Transphénoménologie de l'amour.

JOURNAL

Je compris, à ce moment, dans une vision, saisissante, bien que je sois éveillé , ce qui allait arriver.

Dans cette rêverie, je dormais au moment où un huissier frappa à ma porte.

J'ouvris.

-Je ne comprends pas!

-Prennez le temps de le lire, Monsieur.

Le type disparut. J'avais en face une lettre qui m'ordonnait de quitter la maison avant le lendemain.

Je n'y comprenais rien. J'appelai ma soeur... Elle arriva une heure plus tard.

Elle lut la missive.

- Je n'y comprends par tout, me dit-elle. Je vais appeler mon médecin. Il a une bonne connaissance des choses et il pourra t'aider.

Le médecin arriva une heure plus tard. Sa stature était celle d'un homme moyen,son visage celui d'un indien balafré.

Il lut la missive.

- Vous devez quitter. Je vais demeurer avec vous un bout de temps. Mais je vais vous prescrire un attivan, ce qui vous aidera à garder votre calme.

En mots simples, il me fit comprendre que je n'avais pas d'autre choix.

Je voulus me distraidre de cette rêverie... Il m'arrivait parfois d'avoir des prémonitions,mais celle-ci m'apparaissait tellement hors-sujet que je préférai l'oublier.

J'entraînai mon frère vers ma nouvelle voiture que je lui fis examiner manière de changer nos idées. Il a le courage de me complimenter.

-Tu sais, dans ces maladies-là, le moins on en parle, le mieux c'est. Il faut ignorer son existence...fit Jacques se rappelant de Marie-Paule, la première décédée de ce terrible trisophorme.

Entretemps, l'oreille toujours tendue, comme il est de nature dans ces temps là, Nos femmes s'entretiennent des toilettes qu'elles porteront au mariage. Jacques me demande s'il est certain que j'y chanterai.

Je le rassure.

Au moment où je lui demande s'il viendra à la réception de Gabye, au château, sa femme répond à sa place.

- Nous autres, on ne veut pas péter plus haut que le trou.

- Ce veut dire niet, fait Jacques, en faisant un geste de la main qui veut montrer que la décision a été prise à l'encontre de sa volonté.

Mon frère avait été soumis toute sa vie. Sa femme commandait...

- Tu viendras avac moi à la réception de Gabye.Quelles que soient les objections de ta femme. Nous y vivrons tous les deux les derniers instants communs de cette vie. Tu sais en être aux derniers moments. Si tu n'y viens pas, ja n'y serai pas. Je reste avec toi!

Jacques vint avec moi.

La réception de Gabye fut bruyante, fatigante pour ne pas dire exténuante.

Dès notre arrivée à la porte de l'appartement qu'elle occupait, j'aperçois une femme nommée Juliette, agée d'une cinquantaine d'années, de réputation douteuse dans l'arrondissement.Ceci me déplaît. Gabye vient m'acciueillir. Willie, le mari d'Adrienne donc mon beau-frère,est assis au fond de la pièce.

Gabye nous fait visiter. Deux chambres immenses de chaque côte d'un salon aussi grand; une fenêtre en saillie donnant sur le fleuve, des meubles d'un certain âge... L'appartement était agréable mais pourquoi deux chambres ?

- Nous devions avoir un salon double. -Ils nous ont donné ceci, explique Gabye.

Pierre, le fils d'Adrienne, est assis sur les genoux, avec son amie. Il est à gauche de Jacques, le marie de Gabye. Juliette va s'asseoir tout près de Willie, sur le tapis bleu. Un chaise les sépare.

-Des tables, des sièges, des n'importe quoi!

, Les besoins de Gabye sont en carence,elle se sent en continence, en défaut,en dépossession,en dépouillement, en disette...

- C'est ma faute! dit elle en état de frustration , de gêne, comme si elle se sentait indigente,en état d'insuffisance.

- Allons, allons! Il n'y a pas d'interdiction. Nous ne sommes pas en manque, en misère, en gêne,il s'agit d'un contretemps!

- Fais le vide. Amusons-nous!

La ronde infernale des verres déferle bientôt.Les supplications commencent à l'endroit de Thérèse et de moi-même...

- Une consommation, comme les autres, une seule, supplie Gabye. Ne fais pas le tata! fait-elle pour vaincre ma résolution

- Rien qu'à soir, supplie Adrienne, à maintes reprises, les lèvres une peu molles. Nous ne boirons plus ensembles, peut-être.

Jacques m'avait dit, à propos d'elle... Elle savait aussi...

Juliette, Jean, Louisette supplient chacun à leur tour.J'ai l'impression qu'elles sont toutes au courant de ce qui va arriver!<

- C'est sérieux ton affaire, demande Willie>p> - Pourquoi pas? fais-je

Puis il explique que...

- C'est rare, une telle rencontre. Vous boirez ensemble dans l'éternité, peut-être.

Willie insiste à diverses reprise en m'expliquant qu'il n'y a rien de mal à ça. " Mon plaisir, c'est... sans rien ajouter...

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