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Maintenant, tu sais...!!!
Une calamité qui s'abattait sur moi. Je n'osais montrer mon chagrin, ma consternation... L'affliction s'étendait sur mon coeur comme la grisaille d'un crépuscule à l'agonie... Il n'était pas question d'inquiétude: le mal était là. Mon frère était entré dans l'épreuve de laquelle on ne sort pas victorieux.Du désespoir au deuil, de la désespérance au désespoir, il ne restait qu'une sourde douleur, une lassitude d'idées noires.
Jacques était abattu, accablé mais son chagrin ne le conduisait tout au plus qu'à un vague à l'âme. Il était catholique:
- Le Christ est mort, sans consolation, dans les plus abjectes souffrances. Ne t'en fais pas trop. Chacun à son tour doit y passer. Il ne faut pas se désabuser, se désanchanter de la vie. Malgré les douleurs, l'abattement, il faut lever la tête et accepter que je ne suis pas le premier... je ne serai pas le dernier, ajouta-t-il en me regardant, la tête inclinée, les yeux rivés aux miens.
Je savais ce qu'il voulait dire...
- Souviens-toi de nos enfances heureuses. Abandonnons la morosité. Ne laissons pas nos coeurs se serrér. Nous vivons maintenant. Oublions les soucis...Viens près de moi...
" Danse avec moi!
" Et ne pense pas trop...
" Le meilleur est à venir...
" Heureux jours de notre enfance...
" Tout nous sourit, dans l'insouciance!
" Quand le jour assombrira nos lèvres...
" Nos coeurs, bailleront, allègres.
" Vivons heureux!
" Souris!
" Les jours qui viennent
" Brilleront d'une étincelle sereine.