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- C'est pas bon, ça, dit ma mère à Louisette. Tu verras plus tard!
Cette simple phrase me rappela tout d'un coup la philosophie de notre mère, personne qui avait gardé la mentalité de son époque avec tout ce que cela comprend de précautions, de préventions, de craintes... Le visage de maman garde la jeunesse des yeux, la fièreté du maintien. Il est mince et court, avec des lèvres délicates, des narines un peu dilatées, un front dégagé. La silhouette encore agile rappele qu'elle avait té une personne entreprenante, autoritaire, aimable et belle.
- Si tu savais comme je suis fière de toi, dit-elle, en m'entraînant à l'écart, dans le corridor conduisant à sa chambre... Tu sais, depuis deux mois, j'ai mal à la gorge. Demain, j'ai rendez-vous à l'hôpital pour une radiographie. Voudras-tu m'y conduire ? Eux autres, ajouta-t-elle, en parlant de Louisette et de Jean, eux autres... fit-elle à nouveau, en jetant un regard hautain vers le mur qui séparait sa chambre de la cuisine...
Je la rassurai, examinai sa gorge, de l'extérieur. Elle souffrait du goître, les os du haut de poitrine disparaissaient sous les tissus gonflés. Je savais, sans qu'elle ne m'en parle, qu'elle avait peur du cancer. L'une de mes soeurs avait été entraînée par ce mal terrible. Mon père avait été emporté par le même mal, deux ans auparavant.
Le goût de boire apparut à ce moment-là. Il ne devait pas me quitter avant mon départ durant l'après-midi. J'étais placé dans une situation connue, familière, où le gin avait iété le mortier liant nos personnages. Or, cet élément me manquait. Le temps du repas vint... Louisette l'avait préparé. Elle le servit mais s'abstint, tout comme Jean de manger, préférant continuer à boire. Ma famille et moi prîmes congé à la fin de celui-ci.
Nous nous rendons chez Jacques, mon frère qui séjourne dans son chalet du Grand-Lac-Ste-Marie.
Sa famille compte Thérèse, sa femme, Sylvie, l'ainée de la famille, Manon, Parrick, et Gino, un enfant en pension. Les femmes étaient allongées sur de grandes chaise. Jacques et Gino étaient à l'intérieur du chalet. Je salue tout le monde et me dirige vers Jacques qui s'est installé devant la tv, avec une bière. Il vient vers moi dès mon arrivée. Les enfants se dirigent vers le lac alors que les deux Thérèses parlent ensemble.
On préparait alors le mariage de Sylvie qui avait demandé à mon épouse de permettre que Nathalie soit sa bouquetière.
Tout le monde vivaient des moments d'enthousiasme et les femmes s'interrogeaient à propos des toilettes qu'elles allaient revêtir...
Jacques m'offrit une bière que je refusai. Il n'insista pas mais m'invita à visiter sa forêt qu'il avait aménagé avec bon goût.
Je lui montre les nouveautés de ma nouvelle voiture.
Il m'invite ensuite à passer dans un autre chalet bourrés de paparasserie! Il m'explique comment il passe son temps le soir quand il a fini de travailler à l'aménagement de sa forêt.
- Je fais des mathématiques et de la géométrie, m'explique-t-il. Pour te faire comprendre, commençons par le plus simple...Si je te dis de placer dans un carré de neuf cellules les chiffres 1 à 9, de manière à ce que tous les totaux donnent quinze, comment t'y prendrais-tu ?
- Aucune idée, pour le présent!
Jacques fait un signe à Gino qui apporte les papiers et explique le système qui est assez simple...
A | B | C |
1 À 9 | 1 À 9 | 1 À 9 |
1 À 9 | 1 À 9 | 1 À 9 |
1 À 9 | 1 À 9 | 1 À 9 |
- Mon oncle, placez les chiffres ainsi: 1 4 7 2 5 8 3 6 9
Trouvez la somme de tous vos chiffres qui est 45. Divisez-la par trois, ce qui donne 15.
Faites ensuite vos permutations 1 5 9 2 6 7 3 8 4
4 3 8 9 5 1 2 7 6
A | B | C |
4 | 3 | 8 |
9 | 5 | 1 |
2 | 7 | 6 |
Et voilà, les trois rangées, les trois colonnes et les deux diagonales de chiffres arrivent à quinze.
- C'est aussi simple que ça. Cet adolescent est très bon en math. Je lui ai demandé de préparer des problèmes semblables qui pourront amuser ses amis, le soir des noces.