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Le lendemain, nous nous levons assez tôt. Nous allons rendre visite à ma soeur qui a loué une suite au Manoir Richelieu. Ce voyage me cause des appréhensions. La suggestion de Thérèse, à propos de l'enfant,occupe une grande place dans mes pensées.
La descente, dans Charlevoix, fut fort agréable. Le soleil, la forêt illuminée,l'atmosphère de juillet, le peu de circulation, la splendeur des Laurentides dont les formes ne cessent de se recréer sous nos yeux reposés, tout contribu à nous réjouir. Nous roulons très lentement.
À partir de Baie-St-Paul, nous suivons la route qui longe le fleuve et qui donne accès aux villages des Éboulements, de St-Irénée, de Pointe-Au-Pic. Les enfants s'exclament devant l'immensité du paysage, l'écartemet subit des berges du fleuve qui esquissent déjà la naisance d'une mer. Au moment où nous grimpons la route sinueuse du village des Éboulements, la petite église blanche laisse sortir les fidèles. À St-Irénée, au niveau du fleuve, une forte odeur de varech excite les enfants.
- Ça sent les p... de Poussy! fait Nathalie en pinçant son petit nez retroussé.
- Oh! papa, je t'en prie, si nous prenons des vacances, ne nous amène pas ici, implore Christian.
Thérèse rit de bon coeur. Elle rayonne de joie!
A Pointe-au-Pic, mes appréhensions refont surface. La tentation de l'alcool est partout J'y ai passé une partie de ma jeunesse et tous les endroits où j'ai pris un verre m'apparaissent dans un surgissement inattendu...