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Transphénoménologie de l'amour.

JOURNAL

Le 16 juillet

Il est probable que Gaby viendra me voir, malgré qu'elle m'ait dit qu'elle ne le farait pas. Demain soir, mon abstinence sera mise à l'épreuve. Demain midi, plutôt... Louisette et Jean vont sûrement me solliciter de les accompagner dans un verre. Jusqu'à maintenant, j'ai vécu en vase clos, évitant les contacts suggestifs. Sauf celui de Dominique où l'effort a quand même été minime. Je crois que ça continuera d'aller. Depuis le matin, je n'y ai pensé qu'une dizaine de fois.

19.30h.

J'ai fait le gazon après le dîner. Le solarium était brûlant. J'ai ouvert la cage de Cui-Cui qui s'est envollée dans la salle de séjour et s'est perchée dans le monstéra.

Je me suis rendu chez Rodrigue, dans le but de parler à quelqu'un. Il était absernt. J'ai dirigé la bécane vers la maison de Réal... Il était en train de faire du remplissage avec son fils. Une gerbe de roses arrive...

- Entre! entre, même si ce n'est que pour deux minutes, m'a-t-il dit.

Huguette s'exclame devant l'arrangement floral.

- C'est notre dix-septième anniversaire de mariage, dit Réal à Huguette

- Fou, va! fait-elle à l'adresse de son mari.

C'est charmant de les voir ainsi. Nous nous assoyons autour de la table, dans la salle à manger,après y avoir été entraînés par Huguette qui n'a d'yeux que pour les roses.

Réal m'offre une consommation.

- Je suis en période d'abstinence, fais-je. J'accepterais un grand verre d'eau froide, cependant.

- Que s'est-il passé ? demande Réal en m'entraînant vers la cuisinette adjacente. Tu n'es pas malade, j'espère, ajoute-t-il en ouvrant le robinet.

- J'ai pris mon dernier verre avec toi, lors de notre partie d'échecs du ... quatre, je pense.

Il sourit, m'entraîne, non sans jeter un coup d'oeil furtif sur le grand verre d'eau que je transporte.

- Tu veux améliorer ta concentration ? demande-t-il, d'un ton moqueur.

- Peut-être...

Je me rasseois entre Huguette et lui, près de la table, dans la salle à dîner.

Réal est en simple maillot. Il est bedonnant. Les cheveux en broussailles lui amincissent le vissage.

Nous parlons pendant plus d'une demi-heure,sans plus aborder les sujets connexes à l'alcool.

Je reviens ensuite. Le ciel est sans nuage. Les gens se font dorer la peau. La descente est agréable. Je sens la brise qui modère l'ardeur des rayons du soleil. La propreté des rues, le soin avec lequel on entretient les terrains, la vivacité des coloris des parterres m'enchantent...

J'enfile la rue d'Amours. Des gens en tenue d,apparat défilent devant l'église de Ste-Geneviève. J'aperçois une jeune fille en robe blanche. C'est un mariage. Je songe à Réal et à Huguette, à Thérèse, à Sylvie... Que de joie dans une telle journée.

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